Energie Partagée en Centre-Val-de-Loire
Vous n'êtes pas identifié(e).
- Contributions : Récentes | Sans réponse
#1 26-08-2025 09:45:20
- Anne-Fleur KEROUEDAN EPA
- Animatrice Régionale
- Lieu : Tours
- Inscription : 15-07-2021
Retour d'expérience gestion PMO en ACC
29/07/2025
CIREN (Rennes)
Michel Jansens
eclairs@ciren-sas.fr
Bonjour,
Je vais vous faire, ci-après, un petit retour d'expérience sur notre gestion de la PMO et sur les aspects financiers de celle-ci.
En effet, pour tous les projets qui débutent ou sont en réflexion, il peut être intéressant de mieux comprendre certaines de ces données.
J'ai d'ailleurs souvent des questions à ce propos et je me suis dit qu'un partage plus large serait intéressant.
Actuellement, nous avons 3 boucles qui fonctionnent (2 à Rennes Sud depuis avril 2023 et 1 à la Chapelle des Fougeretz depuis mai 2024).
La puissance totale de ces 3 boucles est de 412 kWc, soit un productible à Rennes de 430.000 kWh.
Nous avons au total 136 clients, dont 119 clients particuliers.
De ces kWh, nous en avons distribué en autoconsommation +/- 350.000 kWh ; le reste étant partis en surplus, et ne faisant donc pas l’objet d’une facturation de la PMO.
Nous avons en effet un temps de latence entre le moment où nous mettons les centrales en production et le moment où nous obtenons un taux d’autoconsommation supérieur à 90% (ou nous valorisons donc un maximum en local).
Nous avons estimé le coût de notre PMO à 2 cts€/kWh distribués. C’est ce coût que nous intégrons à notre outil financier afin de déterminer notre tarif de vente HTT.
Cela représente donc un montant de 350.000 kWh x 0.02 € = 7.000 €.
Ce montant représente 20 % ETP (équivalent temps plein) et donc 7 h de travail/semaine ou 28h/mois.
Ce temps de travail est suffisant pour assumer la gestion et l’animation de la PMO ; et ce d’autant plus que nous travaillons au forfait et que nous n’avons donc qu’une seule facture/an à réaliser par client et pas de gestion d’impayés à faire.
Ce calcul met également en évidence que 1 ETP nécessiterait la gestion d’une PMO avec 1,75 MWh de distribués.
Je souhaite à nouveau insister sur l’opportunité de la valorisation par ACC pour créer de l'emploi au sein de coopératives citoyennes ... cet emploi étant une des seules garantie de la pérennité des ces sociétés dans le temps.
Vous pouvez aussi réfléchir à la mutualisation d'un emploi entre différentes sociétés citoyennes proches, car le gestion ne nécessite par que la personne soit sur place.
Je rappelle également que, d'un point de vue juridique, le bénévolat est par définition une activité non rémunérée qui ne doit pas profiter à une entreprise à but lucratif.
Or, une SAS est une société commerciale, donc à but lucratif. Actuellement, il semble y avoir une tolérance de la part de l'administration et de l'URSSAF (mais "cela ne va peux-être pas durer" m'a affirmé une amie, travaillant à l'URSSAF de Rennes, car l’État est à la recherche du moindre centime !).
Le statut de SCIC-sas est un peu plus souple avec le bénévolat; mais exige malgré tout des conditions assez strictes (et notamment : pas de substitution à un emploi salarié, le bénévole ne doit pas occuper un poste permanent ni remplacer un salarié ou un prestataire). Il nous faut donc vraiment penser à la création d'emploi dès le début de nos projets et l'intégrer dans notre modèle financier. Et si vous hésitez à vous lancer, nous pouvons vous accompagner pendant quelque temps afin de vous familiariser avec cette gestion, vous transmettre nos outils; et vous passe la main pour que dans 3 ans vous puissiez faire cela tout seul au sein de votre coopérative. Le risque majeur serait ici une requalification en contrat de travail par l'URSSAF.
Sur ce, un bel été à toutes et tous,
Hors ligne